- irréfragable
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• 1470; bas lat. irrefragabilis, de refragari « s'opposer à, voter contre »♦ Didact. Qu'on ne peut contredire. ⇒ irrécusable, irréfutable. Autorité, témoignage irréfragable. Ce sentiment dont « mes injustices et mes reproches, n'étaient que des preuves plus irréfragables » (B. Constant). ⊗ CONTR. Controversable, discutable.Synonymes :- indéniable- irrécusable- irréfutable- irrésistibleirréfragableadj. Didac. Qu'on ne peut contredire, récuser. Une preuve irréfragable.Syn. irrécusable, incontestable.⇒IRRÉFRAGABLE, adj.Qu'on ne peut contredire, réfuter.A. — [En parlant d'un fait] Synon. incontestable, indéniable, irrécusable. Affirmation, évidence irréfragable. Ces lambeaux de prophéties devinrent une autorité irréfragable pour cette multitude d'haruspices (MÉRIMÉE, Conjur. Catilina, 1844, pp. 293-294). Des preuves, murmura Greatauk, des preuves, qu'est-ce que cela prouve? Il n'y a qu'une preuve certaine, irréfragable : les aveux du coupable (FRANCE, Île ping., 1908, p. 259) :• Pour en revenir aux pierres de Carnac (ou plutôt les quitter), que si l'on me demande, après tant d'opinions, quelle est la mienne, j'en émettrai une irréfutable, irréfragable, irrésistible (...). Cette opinion, la voici : les pierres de Carnac sont de grosses pierres!FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 237.B. — Vieilli. [En parlant d'une pers.] Un vocabulaire d'une centaine de mots, au moyen duquel ces docteurs irréfragables prononcent des jugemens sans appel (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 129). N'est-il pas beau (...) de voir ainsi Pascal (...) passant de la philosophie à la religion, pour être reçu à l'entrée par l'humble, fin et irréfragable M. de Saci? (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 390).REM. Irréfragablement, adv. D'une manière irréfragable. Ce qui résulte irréfragablement de tous les faits recueillis (...) c'est que le paupérisme est constitutionnel et chronique dans les sociétés, tant que subsiste l'antagonisme du travail et du capital (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 129).Prononc. et Orth. : [
(
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]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1470 (Le livre de la discipline d'amour divine, f° 36b, éd. 1537 ds R. Ét. rab. t. 9, p. 311). Empr. au b. lat. irrefragabilis « irréfutable », dér. du lat. class. refragari « voter contre, s'opposer à ». Fréq. abs. littér. : 37.
irréfragable [i(ʀ)ʀefʀagabl] adj.❖♦ Didact. Qu'on ne peut contredire, récuser. ⇒ Indiscutable, irrécusable. || Autorité, témoignage, preuve irréfragable. — (Personnes). || « Un Docteur (en théologie) Anglois, Alexandre de Hales, a été appelé le Docteur irréfragable (→ ci-dessous, cit. 1) » (Trévoux).1 Mille scolastiques sont venus ensuite, comme le docteur irréfragable, le docteur subtil, le docteur angélique (…) qui tous ont été bien sûrs de connaître l'âme très clairement (…)Voltaire, Lettres philosophiques, XIII.2 Ellénore n'avait eu jusqu'alors aucune notion de ce sentiment passionné, de cette existence perdue dans la sienne, dont mes fureurs mêmes, mes injustices et mes reproches, n'étaient que des preuves plus irréfragables.B. Constant, Adolphe, III.3 Ces circonstances sont désormais prouvées d'une manière irréfragable et par les dépositions des témoins, et par les confessions des acteurs, et par les propres lettres de Marie Stuart, dont M. Mignet, dans un éclaircissement final, met hors de doute l'authenticité.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 11 août 1851.4 Tout d'abord, je vous rappellerai que le mot contin du document français indique un « continent » d'une façon irréfragable.J. Verne, les Enfants du capitaine Grant, II, I.5 Elle avait le génie de la harangue et personne ne savait mieux qu'elle faire appel aux bas instincts de la foule. L'emprise de sa parole enflammée était irréfragable.B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 114.❖CONTR. Controversable, discutable.DÉR. Irréfragablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.